Lundi 1er septembre, 2h24
le téléphone sonne. Après sept mois d'attente,
un greffon m'est enfin destiné. Lorsque mon mari a raccroché
le téléphone, nous nous sommes regardés et avons
tremblé pendant quelques secondes.
Coups de fil à l'ambulance
puis à mes parents pour leur annoncer la nouvelle. Une demi-heure
après je quittai Rennes sous ventilation nasale et sous oxygène
(5 litres/min) pour l'hôpital Foch à Suresnes (région
parisienne). Nous avions quatre heures pour nous y rendre mais les ambulanciers
ont roulé si vite que nous arrivâmes bien avant l'heure
souhaitée par l'équipe médicale. Durant le trajet,
je fus calme et sereine : pour moi le grand jour était arrivé.
Mon avance m'aura permis d'effectuer les quelques examens précédant
l'entrée au bloc (une radiographie pulmonaire, un électrocardiogramme,
une prise de sang, une pesée, un rasage du pubis et une douche
à la Bétadine) dans une certaine tranquillité.
Je suis entrée au
bloc sereine, non pas que je ne m'imaginais pas ce qui m'attendait mais
les mois précédant l'intervention avaient été
tellement contraignants (20h par jour de ventilation nasale, souvent
alitée, peu d'autonomie, plus de sorties,...) que j'étais
heureuse à l'idée que ce calvaire allait cesser.
Une fois allongée sur la table d'opération commença
le programme des "réjouissances". Cela débuta
par la pose en synchronisation d'un cathlon (main gauche) et d'un cathéter
fémoral artériel. Même s'il se pose sous anesthésie
locale, c'est un acte assez douloureux surtout quand le médecin
s'y prend à quatre fois pour le poser.
Après, ils me mirent
assise pour me poser une péridurale thoracique. Je me recouchai
puis vint le moment où ils m'endormirent. Ma dernière
pensée fut pour moi. Je me suis dit "à tout à
l'heure, Catherine !"