
Tatoué des
pieds à la tête, je suis marqué au propre comme au figuré.
Mes premiers tatouages étaient des passeports de lucidité.
J'ai voulu graver dans ma chair un immense désarroi.
J'ai
voulu une cicatrice que j'aurais choisie apposée au plus juste de mon
corps, un tag à l'âme, j'ai voulu me construire un mémorial, un boulier
contre l'oubli, un vaccin avec rappel continu, perpétuel, un emblème
qui construit mon histoire, une blessure self-contrôle. J'ai voulu avoir
mal dans mon corps au diapason de mon âme.
Le tatouage est une douleur qu'on maîtrise, une parure qui nous singularise,
un acte indélébile, un engagement envers soi, une fidélité indiscutable.
Il faut bien réfléchir au motif. Une fois sûr de son choix, il
faut aller traîner du côté des studios de tatouage, discuter,
observer, comparer.

Maintenant, la
majorité des tatoueurs ayant pignon sur rue utilisent une hygiène irréprochable.
En cas de doute, tournez les talons jusqu'à trouver le bon feeling.
La mucoviscidose
ne comporte aucune contre-indication générale.
Chacun réagit et
cicatrise différemment. A vous d'interroger le tatoueur ou le perceurs
qui examinera votre derme afin de voir se qui convient pour le tatouage,
s'il faut plutôt du noir ou bien faire péter la couleur.
Pour le piercing,
il vous conseillera le meilleur bijou au meilleur endroit. Toutefois,
je vous conseille de bien réfléchir aux zones du corps qui posent certains
problèmes, notamment en cas d'hospitalisation, par exemple, pour les
radios du thorax, les échographies abdominales ou l'IRM, si vous
avez un piercing sur le nombril, le sein ou le sexe.
Vous devrez impérativement
enlever le bijoux. Le remettre est délicat et peut occasionner des infections.

D'ailleurs, l'occasion
est trop belle pour parler et rendre hommage à Bob Flanagan (http://vv.arts.ucla.edu/terminals/flanagan/flanagan.html)
Artiste Américain, primitif moderne, pionnier du piercing et de la modification
corporelle, mort à 43 ans de la mucoviscidose, il a exploré les
frontières de la douleur, de la sexualité, de l'amour, de la mort, défiant
la maladie par un comportement masochiste.
Bob Flanagan, artiste
courageux, sulfureux, poète moderne, ivre absolu, marginal dérangeant,
censuré et diabolisé. Un personnage charismatique, drôle
et émouvant, emblématique et captivant.
Auteur de plusieurs
ouvrages dont "The pain journal".
Un film documentaire
long métrage lui a été consacré.
Réalisé par Kirby Dick. ( "Sick & Death of Bob Flanagan,
Supermasochist" )
A voir absolument.
Arno
