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Laurent,
25 ans, Paris
(suite)
Et,
pour ma part, cela ne change rien à l'affaire. J'ai deux super poumons
et, qu'ils viennent de Russie, de France, d'un homme ou d'un femme, je
m'en FOUS ROYALEMENT ! (Je suis juste le plus reconnaissant du monde envers
la famille de ce jeune homme...)
Le déroulement
de ce périple de 19 jours :
Le vendredi 10 septembre 1999, six heures du matin, le téléphone sonne
! (Mais ne pleure pas, enfin pas encore...) Au bout du fil, le professeur
Bonnet, mon chirurgien, avec sa douceur habituelle. Il me raconte le business
et me demande gentiment ce que je décide de faire : "Je vais le chercher,
ce greffon ?", me demande-t-il.
J'avais mis longtemps à me décider mais il n'était pas question que, si
proche du but, j'aie besoin de réflexion ou d'un coup de pied au cul pour
aller les chercher, ces poumons.
Me voilà, moi, en train d'appeler le SAMU ou les pompiers et lui,
tranquille (façon de parler), il prend son petit jet et décolle pour l'Espagne
(ou une semaine de vacances et de farniente.. Oupss... Sorry, je me plante
d'histoire)
Le SAMU arrive chez moi et, là, premier plan galère : "Nous ne prenons
pas de voyageur avec nous !" Avec mon calme habituel ;-) et le stress
de la greffe, je mets le point sur la table : "Écoutez-moi bien.
Je vais me faire greffer deux poumons dans quelques heures. Si ma mère
prend sa voiture je serai peut-être endormi quand elle arrivera et, si
je ne me réveille jamais... Vous voulez que je quitte ma mère maintenant
? Eh bien, c'est simple : Allez à Foch sans moi ! Je reste ici !"
Voilà, en gros, ce que j'ai dit au médecin du SAMU... Un peu sur
le cul et assez perturbés de mes paroles, ils hésitent tous et acceptent
d'emmener ma mère avec nous... (Je sais, je suis le meilleur lol). Commence
alors un marathon téléphonique pour donner quelques 30 coups de bigo à
droite et à gauche. Bien sûr, pas facile de dire "au revoir"
aux gens, tout en pensant "à bientôt" mais en n'étant sûr de rien...
Bref, 25 minutes plus tard et 30 coups de fil les plus pénibles de toute
ma vie, me voilà dans ma chambre, à l'hôpital Foch. Et là,
commence la préparation, comme pour me faire mijoter tel un poulet. On
me rase presque de la tête aux pieds, on me lave au détergeant (Je
rigole, la Bétadine !) et me voilà prêt et propre !
Mais les poumons venant d'Espagne, j'ai été un peu vite pour eux...
Du coup, me voilà à raconter un tas de choses (Humour noir, bien
sûr) à ma tante, cousines... et ma mère.
Je vous le dis tout de suite : Il n'y a que moi qui rigolais vraiment.
Quoique...
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