"Je vous ai tous Aimés"
Journal intime adapté pour le théâtre par Melle Nina Chataigner

Interprété le 27 Mars 2003, à l'Université Paris III Censier, par la compagnie de Théâtre Llorca-Chataigner

Je vous ai tous Aimés

Rencontre avec la troupe Llorca-Chataigner
Mise en scène : Nina Chataigner et Sarah
Comédiens :
Nina Chataigner
Marion Coudurier
Axelle David
Karelle Durand
Elsa Huvet
Mallory Patte
Anastasia Sanchis
Nicolas Souville

Une semaine après la représentation de l'adaptation "Je Vous ai tous aimés", j'ai eu le plaisir de rencontrer les deux metteurs en scène, Nina Chataigner et Sarah, accompagnées de trois comédiennes : Marion Coudurier, Karelle Durand et Elsa Huvet.

La rencontre a eu lieu à l'Université Censier, dans le 5e arrondissement de Paris. Et, après avoir eu de la peine à trouver un coin tranquille pour bavarder, j'ai enfin pu poser cette question qui me brûlait les lèvres :

"Comment avez-vous connu "Je Vous ai tous aimés" ?"

"Je (Nina Chataigner) l'ai lu, il y a 3 ans, et me suis jurée que la première mise en scène que je ferais serait sur ce livre."

Pourquoi ce livre précisément ?

(Nina) "C'est un très beau message de vie à faire partager." (Sarah) "Les mots séduisent d'eux-mêmes, il n'y a pas de message particulier, juste faire rendre compte de la vie."

Quelles difficultés avez-vous trouvées pour adapter "Je Vous ai tous aimés" ?

(Nina) "J'ai fait l'entière adaptation. J'ai désiré garder principalement la succession de moments joyeux et tristes. J'ai tenté de faire ressortir toute l'énergie qui se dégage des mots de Johann. J'ai surtout travaillé sur l'unité du livre plutôt que quelques épisodes temporaires."

A-t-il fallu l'accord des parents de Johann Heuchel et quelle a été leur réaction ?

(Nina) "Je leur ai envoyé le montage du texte directement. Ils étaient extrêmement surpris mais très contents. Ils ont d'ailleurs assisté à la représentation qu'ils ont beaucoup aimée."

Quelles ont été les premières impressions ressenties lors de la lecture du texte théâtral ?

(Karelle) "C'est un jeune homme très proche de nous, une belle leçon de vie."
(Marion) "Nous nous sommes complètement identifiées à Johann car nous avions les mêmes sentiments que lui."

Que ressentez-vous en jouant ?

(Marion) "Nous sommes des personnes à part entière et nous ne jouons pas des patients. Nous jouons une personne qui a appris à vivre."

(Sarah) "Il est important de préciser que chaque comédien a choisi son propre monologue, celui dont il se sentait le plus proche. Nous n'en avons imposé aucun."

Avez-vous reçu une aide extérieure pour aider votre jeu par rapport à la mucoviscidose ?

(Nina) "Non. Nous avons commencé à travailler sur l'adaptation depuis le mois de novembre. Nous avons rencontré beaucoup de difficultés techniques et il nous a été difficile d'en faire plus. Nous avons simplement visionné le reportage tourné suite au livre"

(Sarah) "Malheureusement, le manque de temps n'est pas une excuse assez valable, mais nous avons été débordés et, vraiment, nous n'avons pas pu. Mais nous recherchons des contacts. J'ai appelé des médecins pour tenter de me renseigner, mais c'est un sujet trop long et difficile à aborder de cette manière."

Le fait de choisir un maquillage aussi particulier basé sur les yeux est surprenant. Pourquoi un tel choix ?

(Sarah) "La question du maquillage est un lourd débat discuté depuis le début des répétitions. Nous avons fait appel à une maquilleuse professionnelle qui a lu le texte. Après plusieurs essais sur des maquillages plus graves qui insistaient sur la maladie, nous avons préféré choisir un maquillage, à la fois, de scène mais assez sobre."

Pourquoi avoir choisi de représenter une scène de séance de kiné ?

(Sarah) "Nous sommes une troupe de théâtre, nous sommes très liés et il nous fallait représenter cette alliance, cette force. Il fallait trouver un moment où être tous ensemble. Nous avons choisi de faire une cassure dans le récit pour laisser place à la respiration. Car, sans souffle, il n'y a pas de vie et, comme la respiration est la base de travail du comédien, nous avons désiré insérer cette scène comme un travail à faire ensemble."

Il y a beaucoup de déplacements et de petites courses, tout le long de la représentation. C'est une énergie irréaliste par rapport au livre.

(Nina) "A aucun moment, nous avons voulu faire une pièce réaliste. Comme le décor, qui aurait pu être un hôpital, nous sommes, sur scène, les paroles de Johann. Nous sommes ce qu'il aurait pu être s'il avait eu assez de souffle. D'autres dates de représentations sont prévues avant la fin de l'année.

Muconexion vous tiendra au courant de celles-ci.
Merci à toutes.

Amélie


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