Rencontre
avec la troupe Llorca-Chataigner
Mise en scène : Nina Chataigner et Sarah
Comédiens :
Nina Chataigner
Marion Coudurier
Axelle David
Karelle Durand
Elsa Huvet
Mallory Patte
Anastasia Sanchis
Nicolas Souville
Une semaine après
la représentation de l'adaptation "Je Vous ai tous aimés",
j'ai eu le plaisir de rencontrer les deux metteurs en scène, Nina Chataigner
et Sarah, accompagnées de trois comédiennes : Marion Coudurier, Karelle
Durand et Elsa Huvet.
La rencontre a
eu lieu à l'Université Censier, dans le 5e arrondissement de Paris.
Et, après avoir eu de la peine à trouver un coin tranquille pour bavarder,
j'ai enfin pu poser cette question qui me brûlait les lèvres :
"Comment
avez-vous connu "Je Vous ai tous aimés" ?"
"Je
(Nina Chataigner) l'ai lu, il y a 3 ans, et me suis jurée que la première
mise en scène que je ferais serait sur ce livre."
Pourquoi
ce livre précisément ?
(Nina) "C'est un
très beau message de vie à faire partager." (Sarah) "Les mots séduisent
d'eux-mêmes, il n'y a pas de message particulier, juste faire rendre
compte de la vie."
Quelles
difficultés avez-vous trouvées pour adapter "Je Vous ai tous
aimés" ?
(Nina) "J'ai fait
l'entière adaptation. J'ai désiré garder principalement la succession
de moments joyeux et tristes. J'ai tenté de faire ressortir toute l'énergie
qui se dégage des mots de Johann. J'ai surtout travaillé sur l'unité
du livre plutôt que quelques épisodes temporaires."
A-t-il
fallu l'accord des parents de Johann Heuchel et quelle a été leur réaction
?
(Nina) "Je leur
ai envoyé le montage du texte directement. Ils étaient extrêmement surpris
mais très contents. Ils ont d'ailleurs assisté à la représentation qu'ils
ont beaucoup aimée."
Quelles
ont été les premières impressions ressenties lors de la lecture du texte
théâtral ?
(Karelle) "C'est
un jeune homme très proche de nous, une belle leçon de vie."
(Marion)
"Nous nous sommes complètement identifiées à Johann car nous avions
les mêmes sentiments que lui."
Que
ressentez-vous en jouant ?
(Marion) "Nous
sommes des personnes à part entière et nous ne jouons pas des patients.
Nous jouons une personne qui a appris à vivre."
(Sarah) "Il est
important de préciser que chaque comédien a choisi son propre monologue,
celui dont il se sentait le plus proche. Nous n'en avons imposé aucun."
Avez-vous
reçu une aide extérieure pour aider votre jeu par rapport à la mucoviscidose
?
(Nina) "Non. Nous
avons commencé à travailler sur l'adaptation depuis le mois de novembre.
Nous avons rencontré beaucoup de difficultés techniques et il nous a
été difficile d'en faire plus. Nous avons simplement visionné le reportage
tourné suite au livre"
(Sarah) "Malheureusement,
le manque de temps n'est pas une excuse assez valable, mais nous avons
été débordés et, vraiment, nous n'avons pas pu. Mais nous recherchons
des contacts. J'ai appelé des médecins pour tenter de me renseigner,
mais c'est un sujet trop long et difficile à aborder de cette manière."
Le
fait de choisir un maquillage aussi particulier basé sur les yeux est
surprenant. Pourquoi un tel choix ?
(Sarah) "La question
du maquillage est un lourd débat discuté depuis le début des répétitions.
Nous avons fait appel à une maquilleuse professionnelle qui a lu le
texte. Après plusieurs essais sur des maquillages plus graves qui insistaient
sur la maladie, nous avons préféré choisir un maquillage, à la fois,
de scène mais assez sobre."
Pourquoi
avoir choisi de représenter une scène de séance de kiné ?
(Sarah) "Nous sommes
une troupe de théâtre, nous sommes très liés et il nous fallait représenter
cette alliance, cette force. Il fallait trouver un moment où être tous
ensemble. Nous avons choisi de faire une cassure dans le récit pour
laisser place à la respiration. Car, sans souffle, il n'y a pas de vie
et, comme la respiration est la base de travail du comédien, nous avons
désiré insérer cette scène comme un travail à faire ensemble."
Il
y a beaucoup de déplacements et de petites courses, tout le long de
la représentation. C'est une énergie irréaliste par rapport au livre.
(Nina) "A aucun
moment, nous avons voulu faire une pièce réaliste. Comme le décor, qui
aurait pu être un hôpital, nous sommes, sur scène, les paroles de Johann.
Nous sommes ce qu'il aurait pu être s'il avait eu assez de souffle.
D'autres dates de représentations sont prévues avant la fin de l'année.
Muconexion vous
tiendra au courant de celles-ci.
Merci à toutes.
Amélie
Retour infonews