"Je vous ai tous Aimés"
Journal intime adapté pour le théâtre par Melle Nina Chataigner

Interprété le 27 Mars 2003, à l'Université Paris III Censier, par la compagnie de Théâtre Llorca-Chataigner
Je vous ai tous Aimés

Johann Heuchel
Adaptation Nina Chataigner

Texte et interview des acteurs par Amélie.

Représenté à l'Université Paris III Censier le 27 mars 2003, ce journal intime a été adapté pour le théâtre par Melle Nina Chataigner et joué par la compagnie Llorca-Chataigner

Le récit raconte le dur quotidien d'un jeune adulte de 20 ans atteint de la mucoviscidose. Pendant ces 2 années où il raconte sa vie, il est en attente de greffe des poumons. Les actions se passent principalement à Hyères, dans le service Coty de l'hôpital Renée Sabran de Giens, dans le Var.

L'architecture de la salle de représentation est déjà différente du théâtre classique puisqu'elle est jouée dans un amphithéâtre. La scène se trouve donc sur le sol, tandis que les gradins, en hauteur, surplombent la scène. On peut y trouver une atmosphère particulière, comme si la pièce se jouait dans un gouffre, en bas, qui peut bien représenter le précipice dans lequel se trouve chaque patient atteint de la maladie. Le dispositif scénique n'est que frontal et ouvert. Les personnages s'adressent au public pour lui conter l'histoire.

Le début du jeu commence par l'explication de la pièce. En effet, plongés dans le noir, sur une musique douce, la voix enregistrée d'une comédienne qui annonce qu'il s'agit d'un journal intime. Puis, des projecteurs de chaque côté de la scène illuminent deux panneaux en bleu sur lesquels sont écrits 2 phrases appartenant au journal. Des airs de musique interviennent régulièrement et symbolisent les ellipses de temps et les coupures faites par rapport au texte original.

Sur scène, en présence des 2 mêmes tableaux, sont disposées 7 chaises classiques alignées. Au fur et à mesure, les comédiens s'y installent. Elles sont une seule fois déplacées en arc de cercle afin de représenter une discussion entre plusieurs patients. Une dernière fois, à la fin de la représentation, la chaise du milieu est avancée car elle représente une sorte de fauteuil roulant qui aide le personnage principal à se déplacer.

Les sept comédiens sont vêtus identiquement portant un débardeur blanc et un jean. Ainsi, ils peuvent se mélanger à leur gré. De plus, le seul maquillage insiste sur les yeux : Les paupières surlignées de rose vif, comportant un point rouge sous l'œil, fait ressortir le regard et, surtout, correspond très justement au physique des patients, souvent très pâles et aux yeux fatigués.

Le personnage principal est le conteur de l'histoire. C'est ainsi que les 7 comédiens, tour à tour, deviennent Johann Heuchel. Chaque comédien joue plusieurs monologues qui, au total, expliquent la fable. Cependant, quand ils sont plusieurs sur scènes, les comédiens représentent d'autres patients du service et peuvent discuter entre eux. Pour passer d'un monologue à l'autre, le comédien suivant prend simplement la place du comédien en scène, parfois en s'échangeant quelques phrases.

J'ai lu le livre il y a 2 ans, que j'avais trouvé absolument bouleversant, autant dans le quotidien que l'on connaît tous, mais, surtout, exprimé de façon tout à fait juste. En allant voir la pièce, j'avais un peu peur d'être déçue.

Les monologues s'enchaînent sans accroc. Chaque comédien a son genre et exprime à sa façon les mots de Johann Heuchel. Quelques coupures ont été faites mais le récit passe bien. On a l'impression de vivre avec lui les différents épisodes poignants au cours de ces deux années.

Malheureusement, on ne perçoit pas assez la dégradation de l'état de santé, les petites courses et les marches sonnent faux par rapport à la capacité respiratoire du personnage. Néanmoins, une scène qui représente la séance de kiné en est touchante de vérité. Même si, pour le public, ils ne sont que des comédiens, le message passe haut et fort et en bouleverse plus d'un.


Pour lire l'interview

Amélie
www.muconexion.com